CHAPITRE 2

Hé, Jaina ; tu sais pourquoi les chasseurs TIE crient dans l’espace ? Parce que leur vaisseau mère leur manque !

 

Jacen Solo, quatorze ans,

Académie Jedi sur Yavin 4

 

Aussi loin dans les Brumes Transitoires, il n’y avait pas d’étoiles pour dissiper les ténèbres de la nuit, aucune constellation pour rendre les cieux noirs moins étrangers. L’horizon derrière le hublot était un brouillard très foncé de gaz avalant la lumière, d’une épaisseur constante, qui ne disparaissait jamais et qui donnait à ceux qui regardaient l’espace l’impression d’être un peu perdus et seuls.

Les Jedi s’étaient retirés dans le monde minier abandonné de Shedu Maad pour se cacher de Jacen, et depuis qu’elle les y avait rejoints Jaina se demandait si ce coin sombre de la galaxie deviendrait leur tombeau. Comme tous les bons refuges, il semblait sûr... mais c’était une illusion. Après les troubles causés par les Jedi à Fondor, Jacen allait sûrement se consacrer à la recherche de leur base secrète ; et cette fois, il ne leur laisserait pas le temps d’évacuer. Il enverrait un détachement les attaquer à la seconde où il aurait une idée de l’endroit où ils se trouvaient.

Leur seul espoir était de l’atteindre les premiers.

Les Jedi ne quitteraient jamais Shedu Maad vivants ; sauf s’ils traquaient et tuaient Jacen avant qu’il ne les trouve. Jaina en était persuadée.

Mais pouvait-elle en convaincre les Maîtres ?

Plusieurs d’entre eux étaient rassemblés autour de la table derrière elle, tenant un conseil de guerre impromptu avec Luke, Jagged Fel, son père et sa mère : les célèbres Han et Leia Solo. Ce n’était pas la première fois de sa vie que Jaina se demandait si elle pourrait se montrer digne de la légende de ses parents, si elle pouvait vraiment avoir le même impact sur la galaxie qu’eux au cours de leur longue et illustre vie.

— Et nous sommes certains que Jacen les a envoyés ? demanda Corran Horn. Les Vestiges sont encore un gouvernement indépendant.

Comme elle ne souhaitait pas s’immiscer dans la conversation avant d’y être invitée – ou au moins avant que le moment soit venu –, Jaina resta le dos à la table et continua à regarder dehors.

— C’était peut-être une manœuvre des Moffs, poursuivit Corran.

— Possible, dit le père de Jaina...

Han Solo. Dans ce contexte, en compagnie de tant d’autres grands qui tentaient de planifier une riposte au dernier acte de violence de son frère, il ne lui paraissait pas adéquat de penser à eux comme « papa et maman ». Son oncle Luke, la plus légendaire de toutes les légendes déjà assises à cette table, et ses parents représentaient plus que ça.

— Peut-être que Fett n’a fait que simplifier leur processus de décision, poursuivit son père.

Personne ne rit. Au cours de la très confuse Bataille de Fondor, quasiment un quart des Moffs des Vestiges avaient été exécutés par Boba Fett et ses Mandaloriens à bord du vaisseau de l’amiral Pellaeon, l’Aileron Sanguinaire. La majorité des agences de renseignements de la coalition avaient conclu que les survivants se lanceraient dans une lutte âpre pour le pouvoir et se précipiteraient chez eux pour protéger leurs territoires. Mais Luke et le Conseil des Jedi avaient compris que, étrangement, les seuls Moffs qui avaient été coincés à bord lorsque Fett était arrivé étaient ceux qui avaient eu un problème durant le règne de Pellaeon. Les autres avaient réussi à s’échapper et à rejoindre le gros de la flotte des Vestiges, étrangement.

Les Maîtres avaient conclu que toutes ces improbabilités étaient dues à l’aide de camp de Pellaeon, Vitor Reige. Ils avaient aussi compris qu’un chef aussi rusé que Pellaeon avait dû prendre des dispositions pour assurer une succession en douceur après sa mort. Malheureusement pour les Verpines – et la coalition des Jedi –, ils avaient visiblement vu juste.

Après une longue pause dans la conversation, Luke prit la parole :

— Je ne crois pas que savoir qui a eu l’idée de réduire les Verpines en esclavage ait une quelconque importance. Si Jacen ne contrôle pas déjà les Vestiges, cela ne saurait tarder.

S’ensuivit un autre silence durant lequel personne n’exprima de désaccord. Puis Kenth Hammer dit :

— Ce qui signifie qu’il a atteint le point de basculement. Une fois toutes les flottes des Vestiges sous son contrôle, il aura plus de puissance que tous ses ennemis réunis.

— Nous pourrions toujours accepter l’offre de l'amirale Niathal de prendre le commandement suprême de toutes les troupes de la coalition, dit Kyp Durron sur un ton clairement ironique. Cela nous donnerait environ une dizaine de coques en plus ?

— Au moins, dit Kenth en ricanant amèrement comme les autres autour de la table. Et, en échange, elle ne veut qu’annuler notre pacte de non-agression avec la Confédération tout entière.

Le rire s’effaça, remplacé par un silence sidéré, jusqu’à ce que la mère de Jaina, la Princesse Leia, dise :

— Je suggère tout de même au Conseil de rédiger sa réponse aussi poliment que possible. Il n’est jamais bon de s’aliéner un allié potentiel, quel que soit le peu d’importance qu’il semble avoir à ce moment-là.

— Merci de ce rappel, Leia, dit Kenth. Je ferai attention en l’écrivant.

— Pendant ce temps, nous devrions enrôler l’Empire Chiss, dit Kyp.

Jaina ne parvenait pas à savoir s’il plaisantait ou croyait vraiment qu’il y avait des chances qu’une telle alliance se réalise.

— Puis nous pourrons avoir le Secteur Intercorporation..., poursuivit Kenth.

— Laissez tomber l’Empire, l’interrompit Jag. Vous n’embarquerez pas Csilla là-dedans. Même si les Neuf Familles Régnantes prenaient parti contre les Vestiges Impériaux, ils ne se mêleront pas des problèmes des Jedi.

— Tu ne t’es pas remis de Tenupe ? demanda Han.

— Ça, et de l’habitude qu’ont les Jedi de dire aux gouvernements interstellaires comment diriger leurs territoires souverains, répondit Jag. Sans vouloir vous offenser, évidemment.

— Ce n’est pas le cas, lui assura Corran. Au moins, la situation de la coalition ne fait plus de doutes.

— Plus de doutes du tout, dit Leia.

Sa voix était calme et digne, mais sa frustration couvait dans la Force. Quelques jours seulement avant l’invasion des Vestiges, Han et elle avaient échoué à persuader les Verpines de rompre leur traité avec les Mandalores et de rejoindre à la place la coalition des Jedi.

— Je crois que nous avons échoué lamentablement, reprit Leia.

— Désolé, Luke, dit Han. (Jaina supposa que seules sa mère et elle pouvaient déceler, dans la légère amertume que trahissait son ton, un sentiment personnel d’échec.) Nous avons dit à Siskili ce que tu as vu lorsque tu as regardé l’avenir. Mais l’accord d’aide mutuel des Verpines avec les Mandaloriens était exclusif et il avait trop peur de Fett pour le rompre.

— Et Fett ne tenait pas à les laisser le modifier, ajouta Leia.

— Quel idiot de sskulo ! cracha Saba. Boba Fett croit-il qu’un monde de fouilleurs de terre en vaut des milliers d’autres ? Mandalore a trop puisé dans les resssources et tout le monde va en ssouffrir à présent.

— Fett fait ce qui est le mieux pour lui, répondit Han. Nous autres, on n’a plus qu’à se démerder avec l’entropie.

— Ce n’est plus vrai, dit Jaina en se détournant du hublot.

La salle de conférences improvisée avait été décorée avec des objets récupérés dans le complexe minier. Des meubles en duraplast jaunis par le temps étaient disposés entre ses murs de plastoid projeté couleur sable. La porte coulissante à l’autre bout de la petite pièce – qui était sans doute une salle de repos lorsque la mine fonctionnait encore – restait ouverte à cause d’un bras d’activation rouillé qui n’avait pas servi depuis des siècles.

La plupart des membres du conseil de guerre étaient assis sur des bancs face à une longue table qui avait sans doute été autrefois d’une autre couleur que cet ambre taché. Ils avaient bien serré leurs capes pour lutter contre le froid d’une unité de contrôle environnemental pas tout à fait réparée. Seul Luke était debout, près de la table, dos aux autres, regardant par le même hublot que Jaina. À en juger par le naturel avec lequel les Maîtres considéraient sa position, cela n’avait pas dû être rare ces derniers jours.

— Fett a une famille à présent, poursuivit Jaina, et il a Mandalore. Son monde lui importe encore.

— Alors j’imagine que cette guerre a servi à quelque chose, répondit amèrement Leia qui portait une robe blanche quelques tons plus pâles que les mèches grises qui parsemaient ses cheveux. Boba Fett est devenu plus adulte. Et moi qui allais dire que je regrettais que cette foutue guerre ait démarré.

— Je ne le défends pas, répondit Jaina. (Elle lisait la douleur triste qui flottait juste sous la surface des yeux marron de sa mère, et constatait sans surprise qu’elle lui donnait une apparence encore plus majestueuse.) Je dis juste qu’il est plus vulnérable maintenant et que nous devrions nous en souvenir. De tout ce que j’ai appris en m’entraînant avec Boba Fett, il y avait deux choses essentielles à retenir : il n’est pas un héros du bien et il ne sera jamais notre ami.

Son père afficha alors un sourire en coin qui creusa ses rides.

— J’ai toujours dit que tu étais la plus intelligente de nos enfants.

Il était assis à côté de Leia, elle-même installée sur un tabouret au bout de la table ; indépendante, mais tout de même près de Han, comme toujours. Ils contrastaient avec les cinquante années de solitude de Fett, et Jaina se prit à jeter un coup d’œil à la mâchoire carrée et aux épaules larges de Jagged Fel en espérant vivre assez longtemps pour obtenir un jour ce qu’avaient ses parents.

Jag la surprit en train de l’observer et un sourire assez chaleureux remplaça son air renfrogné. Jaina détourna les yeux sans lui rendre son sourire, en se disant qu’elle n’avait regardé dans la direction de Jag que parce que Zekk n’était pas présent et qu’elle n’était pas prête à envisager de choisir quelqu’un avant d’en avoir fini avec Jacen.

Et pour cela, elle avait besoin d’obtenir le soutien du Conseil des Jedi. La première étape était de convaincre Luke et les autres que les Jedi devaient défier Jacen malgré sa force ; qu’ils ne devaient pas rester cachés dans les Brumes Transitoires jusqu’à ce qu’ils trouvent un moyen de faire pencher de nouveau la balance en leur faveur.

Jaina marcha jusqu’au coin de la table pour se rapprocher de ses parents.

— Si vous le permettez, j’aimerais donner mon avis.

Leia se tourna vers elle avec un air prévenant, mais tous les autres parurent décontenancés. Son père resta bouche bée, le regard de Jag devint encore plus pénétrant et plusieurs Maîtres haussèrent les sourcils, troublés. Au cours de son mandat de Chevalier Jedi, Jaina n’avait pas vraiment acquis la réputation de quelqu’un qui suivait aveuglément les procédures.

— Tu demandes l’autorisation de nous parler ? demanda Kyp. (Pour une fois, ses cheveux bruns étaient bien coupés au niveau du cou, il était rasé et sa robe bleue n’était qu’à peine plissée.) Toi, Jaina Solo ?

— Exact, dit Jaina en se redressant pour prendre une posture droite et solennelle. Il me semble que c’est important.

Kyp siffla d’incrédulité puis regarda Han.

— Je ne sais pas ce que Fett lui a fait, mais je vais vous aider à le traquer.

— Allez, se plaignit Jaina. Ne peut-on pas apprendre de ses erreurs ? Je veux simplement faire ça bien.

— Alors je t’en prie, poursuis, dit Kenth en plaçant les deux mains à plat sur la table et en balayant les autres du regard. À moins qu’il n’y ait des objections ?

Saba ricana.

— Celle-ci n’avait jamais réalisé que vous aviez un sssens de l’humour sssi développé, Maître Hamner, dit-elle avant de pousser un rire sifflant de Barabel, sa langue fourchue dansant entre ses lèvres grenelées. Qui ne voudrait pas entendre ça ?

Jaina était presque certaine de pouvoir nommer deux personnes à la table qui n’aimeraient pas ce qu’elle comptait proposer, mais elle hocha la tête pour les remercier et prit la parole.

— Il est évident que nous n’avons aucun espoir d’arrêter réellement la prise des industries de munitions verpines, dit-elle. Lorsque j’ai quitté le système, les Vestiges s’étaient déjà emparés de Nickel Un et de la plupart des ruches importantes. Avec l’avantage de leurs armes aérosol, ils n’auront pas de mal à prendre les autres avant que la coalition ne puisse mettre sur pied une riposte.

— Si nous y parvenons, lui accorda Corran. La plupart des flottes de nos alliés sont déjà engagées près de leurs propres secteurs et ils ne vont pas se retirer pour défendre un système non aligné, à plus forte raison lorsqu’on sait que ce système a vendu des armes aux trois camps.

— Cela ne signifie pas que nous pouvons nous permettre d’ignorer le système de Roche, objecta Kenth. Lorsque Jacen contrôlera ces usines de munitions, la guerre sera terminée.

— Pas forcément, dit Jaina. (Elle ne pouvait pas laisser les Jedi se placer dans un état d’esprit défensif. Elle devait les garder concentrés sur l’objectif de la traque de l’ennemi.) Si Jacen ne peut pas amener les munitions à ses vaisseaux de guerre, cela ne lui sert à rien de contrôler les usines.

— Tu crois que nous devrions oublier les Verpines ? demanda Kyp.

— Pas les oublier, corrigea Jaina. Mais ce sont les Mandaloriens qui ont un pacte d’aide avec eux. Je suggère juste que nous les laissions honorer leur contrat et que nous laissions Fett se battre sur l’astéroïde. Pendant ce temps, nous nous concentrons sur ce qui nous importe et...

— Nous attaquerons les convois d’approvisionnement, termina Kenth. Une tactique classique de guérilla... pour laquelle nous sommes parfaitement en place.

— Exactement, dit Jaina. Nous les obligeons à choisir entre la défense de leurs convois de munitions contre un raid intense de StealthX et laisser leur flotte dans le système de Roche pour protéger leurs nouvelles usines de munitions de la contre-attaque mandalorienne. Ils n’ont pas assez de vaisseaux pour faire les deux à la fois, et je parie qu’ils voudront protéger leurs nouvelles usines.

— Et cela permettra aux Jedi de détruire leurs capacités de transport de cargaisons, dit Jag. Combien de vaisseaux cargos possèdent-ils ?

— Hum... je n’ai pas eu le temps de compter, avoua Jaina. (Qu’il lui demande ainsi des détails avant qu’elle ait le temps de parler de l’autre partie de son plan lui donnait envie de le frapper, mais c’était tout Jag : concentré, consciencieux et attentif.) Et je n’envisageais pas de les détruire. Plutôt de nous les, heu, approprier.

— Tu veux dire les voler, lâcha son père, un sourire fier aux lèvres, ça me plaît. On voit que le sang des Solo coule dans tes veines.

— Celle-ci aime aussssi cela, dit Saba. Il y aura moins de morts inutiles ainsssi.

— Ouais, ça aussi, dit Han en faisant un clin d’œil à Leia. Mais il me tarde surtout de jouer de nouveau aux pirates.

— Il te suffisait de demander, lui répondit gentiment Leia. Je suis toujours ravie de te mettre des fers aux pieds, mon pilote.

— D’aaaaaccord, dit Jaina en se sentant rougir. Nous n’avons vraiment pas besoin d’en entendre plus ; en tout cas, pas moi.

Des ricanements s’élevèrent autour de la table, puis Kenth, revenant aux affaires comme d’habitude, reparla stratégie :

— Je crois que nous en avons tous assez entendu pour être d’accord et creuser cette idée, dit-il. Nous pourrons affiner notre tactique lorsque nous aurons plus d’informations sur leur nombre de vaisseaux, mais à la base, ce plan n’est pas idiot. Nous sommes quasiment à mi-distance du système de Roche et du Noyau, et nous pourrons descendre leurs convois à notre guise. Et lorsqu’ils décideront de nous attaquer, nous pourrons nous évanouir dans les Brumes et les prendre en embuscade. Maître Skywalker ?

Luke acquiesça sans se retourner et Jaina se félicita d’avoir accompli la première partie de son plan. Il ne lui restait plus que les parties deux et trois ; les plus difficiles.

Le regard de Luke se détourna des ténèbres extérieures vers le reflet de Jaina.

— Bon, Jaina, pourquoi ne nous dis-tu pas ce que tu as vraiment en tête maintenant ?

La jeune femme acquiesça puis tenta de se rappeler du discours qu’elle avait préparé, arguant que la coalition ne pourrait gagner la guerre avec sa seule puissance militaire. Leur seul véritable espoir était de démanteler les structures de commandement de l’ennemi en partant de la base.

Puis elle jeta un coup d’œil à ses parents et vit la douleur tapie dans les profondeurs des yeux marron de sa mère et la façon dont son père semblait avoir pris dix ans durant les semaines où elle était partie. Alors elle comprit qu’elle ne pouvait pas leur faire ça. Il serait plus honnête de tout avouer et de leur parler simplement de l’horrible décision qu’elle avait prise un peu plus tôt en admirant la belle vallée de Kelita avec un général Jedi oublié.

— Je suis désolée, papa et maman, dit-elle sans cesser de les considérer. Mais je crois que nous devons pourchasser Jacen. Je pense que c’est notre devoir.

Des larmes lui montèrent aux yeux. Les lèvres de sa mère se mirent à trembler et le visage de son père devint rouge et ridé par la douleur, mais ils ne détournèrent pas le regard.

Aucun d’eux ne parla et ce fut Saba Sebatyne qui demanda.

— Le pourchassser ? Que veux-tu dire par là ? L’arrêter ? Le capturer ? dit-elle en agitant ses écailles pour marquer sa désapprobation. Celle-ci sssait que tu t’es entraînée avec Boba Fett, mais cela a déjà échoué.

Jaina reporta son attention vers la Barabel.

— Je sais et cela nous a coûté de bons éléments, dit-elle en regardant les autres Maîtres autour de la table. Je voulais dire l’éliminer. Je voulais dire le traquer et le tuer.

Sans trop de surprises, ce fut son père qui répondit le premier.

— Non. (Plutôt que de regarder Jaina ou quelqu’un d’autre, il fixa la table et secoua la tête.) Ce n’est pas Jacen. Jacen est mort dans la guerre contre les Yuuzhan Vong, tout comme Anakin.

Jaina fronça les sourcils en se demandant dans quelle mesure elle avait mal jugé l’impact que sa décision aurait sur Han Solo.

— Papa, Jacen n’est pas mort, dit-elle. Il s’est échappé avec Vergere et...

Sa mère lui attrapa le bras et la fit taire en le pressant.

— Jaina, nous n’avons pas perdu tout sens des réalités. Nous disons simplement que l’homme dont tu parles n’est pas notre Jacen.

— Jacen était un héros, dit Han d’une voix aussi âpre que des vapeurs de forge. Il a tué Onimi et a gagné la guerre contre les Yuuzhan Vong puis est mort de ses blessures. (Il cessa de parler un instant, prit une longue inspiration et parut rassembler ses forces avant de lever enfin le regard sur Jaina avec plus de colère et de désespoir dans les yeux qu’elle n’en avait jamais vu, même lorsque Chewbacca était mort.) Caedus n’est qu’un monstre qui a pris place dans l’enveloppe vide qui subsistait... et si quelqu’un ici est capable de le tuer, j’armerai avec plaisir le détonateur.

Jaina ne sut pas comment réagir face à la haine brute dans sa voix, peut-être parce qu’elle n’avait pas laissé sa propre colère jouer un rôle dans sa décision ; parce qu’elle avait décidé de façon impartiale qu’il était justifié de tirer avec un blaster dans la tête de son frère jumeau.

Jaina acquiesça à peine et lui prit l’avant-bras.

— D’accord, papa... Caedus doit mourir. Nous devons le pourchasser et le tuer.

Jaina n’avait pas utilisé le nom Sith de Jacen auparavant parce qu’elle ne pouvait se permettre de faire semblant de penser à lui comme à quelqu’un d’autre que son propre frère ; parce que lorsque le temps d’agir serait venu, elle savait que ce ne serait pas Dark Caedus qu’elle verrait dans la lunette de son arme, mais son jumeau, Jacen Solo, et si elle n’était pas prête à le tuer, alors ce serait elle qui mourrait.

Elle tourna son attention vers Leia.

— Maman ?

Les yeux de sa mère se perdirent dans le vague et devinrent indéchiffrables ; puis elle jeta un coup d’œil à la table et acquiesça.

— Ce n’est pas Jacen, dit-elle. Et même si c’était lui, je ne crois pas que nous aurions le choix.

Luke finit par détourner le regard de la vitre. Les yeux enfoncés et les joues creuses, il semblait ne pas avoir dormi depuis plusieurs nuits. Mais il dégageait aussi un calme sinistre qui paraissait à la fois effrayant et vaguement rassurant, comme s’il avait regardé à travers ce hublot pendant des jours, dans l’attente de ce moment précis.

— Merci, dit-il.

Jaina comprit qu’elle avait accompli la deuxième partie de son plan. Il ne lui restait plus qu’à les convaincre qu’ils devaient l’envoyer, elle.

— Je me demandais quand quelqu’un d’autre arriverait à cette même conclusion, poursuivit Luke.

— Alors, vous approuvez ? dit Kenth d’une voix réprobatrice, mais qui ne paraissait pas tout à fait sincère aux oreilles de Jaina ; comme s’il était secrètement d’accord avec la décision de Luke, mais sentait qu’il fallait en discuter pour la forme. Assassiner un Chef d’Etat ?

— Je crains que nous n’ayons pas la chance de nous contenter d’un simple assassinat, répondit Luke. Mais oui. Depuis quelque temps déjà, il me semble clair que notre survie – et le bien-être de notre civilisation – implique de débarrasser la galaxie de Dark Caedus.

Corran secoua la tête.

— Il y a beaucoup de façons légitimes de se débarrasser de Ja...

Il se reprit et s’arrêta avant de lancer un regard d’excuse aux Solo. Encore une fois, son ton donna l’impression à Jaina que, malgré la sincérité de ses paroles, il savait qu’il n’avait aucune chance de remporter ce débat.

— De destituer Caedus du pouvoir, reprit Corran. L’assassinat n’en fait pas partie. Cela nous rendrait comme lui.

— Nous avons essssayé de l’arrêter et nous avons essssayé la politique, répondit Saba. Et nous avons échoué parce que nous refusons de voir la vérité en face : Caedus reste au pouvoir parce qu’il ne rechigne jamais à tuer. Si nous voulons nous en débarrasssser, nous ne pouvons l’éviter.

Kyp acquiesça pour marquer son approbation.

— C’est vrai. Caedus ne se laissera pas prendre vivant : et si nous essayons, c’est nous qui nous ferons tuer. (Il se tourna vers Luke.) Mais puisque vous aviez déjà décidé que nous devions agir ainsi, pourquoi avoir attendu que Jaina en parle ?

— Pour dire la vérité, j’avais peur que mon jugement soit obscurci par un désir de vengeance, dit Luke en regardant vers Jaina, un vrai air de soulagement sur le visage. Et je voulais donc que quelqu’un d’autre en parle en premier.

Le cœur de Jaina se serra. Plus la discussion avançait, plus il semblait que Luke comptait partir lui-même traquer Caedus, et elle n’arrivait pas à savoir si elle se sentait trahie ou troublée. Elle n’avait aucun espoir de convaincre quiconque – voire peut-être pas de se convaincre elle-même – qu’elle était plus capable de tuer son frère que Luke. Mais que faire de la vision qu’il avait eue sur Mon Calamari lorsqu’il l’avait élevée au rang de Chevalier Jedi ? N’avait-il pas vu qu’elle deviendrait le Sabre des Jedi, menant toujours le combat contre les ennemis de l’Ordre ?

Puis Jaina eut une pensée horrible : peut-être que la vision ne faisait pas référence à ce qui était, mais à ce qui serait ; peut-être qu’elle deviendrait le Sabre après la chute de l’occupant actuel de ce poste.

— Je viens avec toi, dit Jaina. (En voyant le regard déçu de Luke, elle comprit qu’elle était redevenue l’ancienne Jaina – celle qui déclarait au lieu de demander – et elle modifia son approche.) Enfin, j’aimerais aider.

Luke la surprit avec un sourire triste.

— J’adorerais vraiment, Jaina, dit-il, mais j’ai peur que cela ne soit pas possible.

— Pourrais-je savoir pourquoi ? dit-elle en comprenant au ton de Luke qu’il ne se laisserait pas influencer. (Mais elle comptait tout de même se battre jusqu’à la fin... encore une chose qu’elle avait apprise avec les Mandaloriens.) Tu vas avoir besoin de soutien et je me suis préparée.

— Je le sais, dit Luke. Mais je ne vais pas avoir besoin de soutien parce que je ne peux pas tuer Caedus.

Un court silence se fit le temps que tout le monde encaisse cette déclaration étonnante. Puis Saba Sebatyne se mit à siffler.

— Maître Ssskywalker, dit-elle, vous faites toujours des blagues à des moments inadéquats.

— Je n’ai pas l’impression qu’il plaisante, dit Han en se tournant vers Luke. Ecoute, mon pote, s’il s’agit de nous épargner...

— Han, il ne s’agit pas de ça, dit Luke avant de croiser le regard des parents de Jaina. Pour dire la vérité, il me tardait de l’abattre.

Jaina grimaça intérieurement en pensant à la situation. Ses parents lui avaient dit que Luke tenait Caedus et lui-même pour responsables de la mort de Mara, et qu’il n’avait pas laissé échapper la moindre remarque acerbe ou posé une seule question remplie de sous-entendus. Mais tous les Solo s’aperçurent alors combien il avait dû être difficile pour lui de ne pas tenir les parents responsables des crimes de leur enfant. Il aurait été naturel de les condamner parce qu’ils avaient élevé un monstre et de se demander comment ils avaient pu échouer à ce point. Alors si Luke avait fini par échapper une remarque vengeresse, Jaina savait que ses parents fermeraient les yeux sur cet instant d’imperfection humaine, tout comme Jaina si elle n’avait pas compris ce qu’il venait vraiment de dire.

— Il te tardait un peu trop ? demanda-t-elle. C’est ce que tu veux dire ?

— Exactement, dit Luke en quittant la table des yeux. Toutes les tentatives de traque de Caedus que je mène finissent dans les ténèbres. Je sais que je suis le seul à être certain de l’arrêter, mais qu’importe la façon, cela mène toujours à l’obscurité.

— Parce que vous le voulez trop, dit Kyp. Vous avez dit vous-même que votre jugement était obscurci par la vengeance. Si vous pouviez vous purifiez, peut-être en allant sur Dagobah et en méditant...

— Ce n’est pas le jugement de Maître Sssskywalker qui est obscurci, dit Saba. C’est lui.

— Quoi ? demanda Han. Il n’a pas le droit d’être en colère parce que sa femme a été tuée ?

— Celle-ci ne pensse pas que c’est la colère qui le trouble, répondit Saba. Celle-ci pensse que c’est ce qu’il a fait à Lumiya.

— Je crois que le mot que vous cherchez est souillure, Maître Sebatyne, dit Leia. Vous dites que tuer Lumiya par vengeance l’a souillé avec une part du Côté Obscur.

— Oui, dit Saba en jeta un œil vers Luke et en baissant le menton pour s’excuser. Celle-ci craint que ssi vous alliez chasssser Caedus, quelque ssoit la manière dont la chasssse débute, cela finira en vengeance. C’est pour cela que vous ne voyez que des ténèbres sur cette voie.

— Et celui-ci pense que vous avez raison, répondit Luke. Merci pour votre honnêteté, Maître Sebatyne. Ce n’est qu’une des raisons pour lesquelles j’apprécie votre amitié.

Saba leva de nouveau le menton.

— Ce n’est que le devoir de ma perssonne.

Elle se tut puis balaya du regard les autres Maîtres. Jaina comprit alors que la Barabel essayait de décider si l’un des autres Maîtres était mieux préparé qu’elle pour traquer un Seigneur Sith.

Avant que Saba puisse agir, Jaina alla se placer près de son oncle.

— Laisse-moi y aller.

— Toi ? dit une voix à l’autre bout de la table, celle de Corran, surpris et inquiet. Tu n’es qu’un Chevalier Jedi.

— Tout comme Jacen, répondit Jaina en s’appuyant sur un détail technique tout en sachant fort bien qu’il pourrait jouer en sa faveur si quelqu’un tentait d’expliquer qu’un Chevalier Jedi n’était pas assez puissant pour affronter Caedus. Je sais que vous autres les Maîtres – ainsi que d’autres Chevaliers Jedi – maniez mieux la Force et le sabre laser que moi. Mais je suis sa sœur jumelle. J’ai un avantage que personne d’autre n’aura.

— Quel genre d’avantage ? demanda Kenth.

Soulagée de s’apercevoir qu’on la prenait au sérieux, Jaina se tourna vers la table en essayant de ne pas regarder ses parents, tout en sentant irradier la peur et le désarroi dans la Force comme une nova éjectant sa poche de gaz.

— En premier lieu, je me suis préparée avec les Mandaloriens, dit-elle. Il s’attendra à ce que je me batte comme un Jedi, mais ça ne sera pas le cas.

— Les astuces de Fett ne suffiront pas, dit Corran sur un ton sceptique. Caedus n’en manque pas lui-même et il ne se battra pas non plus comme un Jedi.

— Je sais, dit Jaina. Mais cela va le perturber que ce soit moi qui cherche à le tuer. Nous savons, depuis le débriefing d’Allana, combien il se sent incompris et trahi parce que nous avons choisi de l’affronter. Cela ne me protégera pas au combat, mais je peux m’en servir contre lui d’une autre façon.

— Et il n’utilisera pas ce sentiment contre toi ? demanda Kyp. C’est ton frère et tu l’aimes encore. J’arrive à le sentir.

— Je l’aime encore, avoua Jaina. Mais cela ne me fera pas hésiter ; pas même une nanoseconde.

Du renfort arriva alors d’un endroit inattendu.

— Et il y a aussi la vision du Sabre des Jedi qu’a eue Luke lorsqu’il a élevé Jaina au rang de Chevalier Jedi. (Sa voix tremblait, mais Han Solo ne bredouilla pas plus qu’il ne se déroba.) Ça doit bien vouloir dire quelque chose.

La surprise fit accélérer le cœur de Jaina et elle leva les yeux pour découvrir ses parents lui délivrant son approbation de leurs yeux remplis de larmes.

— Vous comprenez les visions de la Force mieux que moi, dit Jag depuis l’autre bout de la table. Mais j’imagine que cela ne garantit pas sa survie.

— Jagged, la Force ne garantit jamais rien, répondit Leia. Cela ne signifie pas qu’il faille l’ignorer.

— Merci, maman, dit Jaina, suffisamment remise de son choc pour réagir. Toi aussi, papa. Votre soutien compte énormément pour moi.

— J’espère bien, dit Han. Parce que tu n’y vas pas sans nous. Compris ?

Jaina fut trop surprise pour répondre aussitôt, même en sachant que ce serait inutile. Évidemment que ses parents voudraient être dans son équipe de renfort ; leurs sentiments envers Jacen devaient être aussi forts que les siens et ils voulaient le stopper tout autant qu’elle. Jaina était bien consciente qu’elle n’aurait aucune chance de les tenir à l’écart alors qu’elle se mettait à ce point en danger ; sa mère aurait peut-être eu la force de la laisser partir seule contre son frère, mais pas son père. Il surveillerait ses arrières, qu’elle le veuille ou non.

De plus, si le fait que sa sœur le traque devait troubler Jacen, avoir les trois Solo contre lui devrait le perturber encore plus. Découvrir que toute sa famille cherchait à vous tuer était blessant.

Jaina finit par acquiescer.

— D’accord, j’ai...

Le nœud dans sa gorge la fit s’étrangler et elle se tut, frappée de réaliser qu’elle allait mettre toute la famille Solo en danger et qu’il était possible, voire même probable, qu’aucun d’entre eux ne survive à la séquence d’événements qu’elle enclenchait. Elle regarda ses deux parents et hocha de nouveau la tête.

— J’ai compris, et merci.

— Ne va pas t’imaginer des choses, Jedi Solo, la prévint Saba d’un air sévère. Ce n’est pas parce que tu as le ssoutien de tes parents que tu as le nôtre. Tu as dit que tu voulais faire ça bien. Pourquoi ?

Jaina déglutit et réfléchit pendant une minute avant de se tourner vers Saba.

— Parce que j’ai besoin des ressources des Jedi ?

Son honnêteté tira un rire approbateur de l’assistance.

Elle attendit qu’il cesse puis poursuivit :

— Et parce que je veux éliminer Dark Caedus, pas le remplacer. Si je le tue sans votre accord, je ne serai qu’un assassin ; comme lui.

— Mais si nous t’envoyons, conclut Kenth, c’est comme un soldat.

— C’est à peu près ça, dit Jaina. (Elle aurait plutôt dit un exécuteur, mais soldat lui plaisait plus.) Il ne s’agit pas de moi, ni même de Mara ou d’Allana. Il ne s’agit pas de ce qu’a fait Caedus ; mais il s’agit de ce qu’il va faire, quelque chose qui me dépasse complètement. Si je n’ai pas la bénédiction du Conseil, alors je n’essaierai même pas.

Saba cligna deux fois des yeux en une expression d’approbation ou de surprise – même après une demi-douzaine de missions avec Tesar, Jaina ne parvenait toujours pas à lire assez bien les Barabels pour le savoir – puis elle joignit ses doigts griffus, posa les coudes sur la table et se tourna vers Luke.

— Peut-être devrions-nous envoyer d’autres jeunes Chevaliers Jedi turbulents ss’entraîner avec Boba Fett, dit-elle. Ssi la personne devant nous est représentative, il est doué pour leur apprendre leur place au ssein d’un groupe.

Luke sourit, mais ne rit pas.

— Alors, vous êtes d’accord pour dire qu’elle est prête ?

Saba prit le temps de recueillir des hochements de tête de la part des autres Maîtres présents, se tourna vers Luke puis inclina la tête.

— On dirait que vous aviez raison, oui. Tu as l’approbation des Maîtres, dit-il à Jaina. Que pouvons-nous faire de plus ?

Le soulagement de Jaina ne masqua pas les conséquences de ce que Saba venait de dire.

— Aviez raison ? demanda-t-elle. Les Maîtres ont déjà évoqué cette possibilité ?

— Bien sûr, dit Kyp. Nous sommes des Maîtres Jedi. Anticiper est notre rôle.

— Chaque jour, il nous semble plus évident que ce combat ssera gagné ou perdu dans le royaume mysstique, pas dans le physique, ajouta Saba. Et la Force t’a désignée comme Ssabre des Jedi. Nous aurions été idiots de ne pas évoquer ta demande.

— Ce qui donne la chair de poule, c’est que vous l’ayez fait avant que je la formule, dit Jaina avant de se tourner vers Luke. Tu savais que j’allais demander la permission du Conseil, n’est-ce pas ?

— J’avais vu des choses qui me le laissaient penser, oui. (Une pointe d’inquiétude dans la voix de Luke indiqua que tous ces futurs ne tournaient pas aussi bien.) Je m’excuse de ne pas avoir été plus direct, mais nous devions être sûrs que tu étais prête.

— Alors c’était un test, dit Jaina à Kenth et Corran. Vos réserves sur le fait de tuer Caedus...

— Nous en avions déjà longuement parlé en ton absence, lui assura Kenth. Nous voulions juste être sûrs que toutes les personnes présentes apprécieraient notre répugnance à accorder cette autorisation.

Jaina fronça les sourcils, en tentant de déchiffrer les multiples significations de la déclaration du Maître.

— Êtes-vous en train de dire que si je peux ramener Caedus en vie, je devrais essayer ?

— Et te faire tuer, toi et le reste de ta famille ? répondit Kenth. Absolument pas.

— Deux d’entre nous avaient gardé l’espoir que Maître Skywalker pourrait suivre une trajectoire moins radicale, expliqua Corran avant de regarder dans la direction de Luke. Nous n’avions pas compris que ce n’était pas une option.

— Je suis désolé, dit Luke. Mais je ne voulais pas influencer votre décision.

— Et vous ne vouliez pas qu’on sache ce que vous voyiez dans votre propre avenir, présuma Kenth, au cas où Jaina n’aurait pas été prête.

— Je n’ai jamais douté qu’elle ne le soit pas, Maître Hamner. (Luke se tourna vers Jaina.) Ben t’accompagnera sur Coruscant.

— Ben ? (Ce fut Han qui posa la question, mais simplement parce que Jaina avait été ralentie par la boule froide de peur qui s’était formée dans son estomac.) Luke, c’est sans doute ta pire idée depuis la fois où tu es devenu l’apprenti du clone de Palpatine. Tu sais que nous risquons de ne pas en revenir ?

— Je sais que Ben est un Chevalier Jedi, dit Luke. Et que Jaina aura besoin de ses relations au sein de la Garde de l’Alliance Galactique pour atteindre Caedus. Tout le reste n’influe en rien sur ma décision.

Luke croisa les mains dans le dos, se tourna vers les ténèbres extérieures, puis croisa le regard de Jaina dans le reflet de la vitre.

— J’ai bien peur que ton frère ne s’attende déjà à ce que quelqu’un soit lancé à sa poursuite, dit Luke. Je ferai tout ce que je peux pour l’empêcher de voir qu’il s’agit de toi.